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Dans la section Généralités, on a défini ce qu’est un événement à potentiel traumatique, normalisé les diverses réactions post-traumatiques possibles, précisé la différence entre le trouble de stress post-traumatique et le trouble de stress aigu et abordé les conséquences de ces réactions au travail et dans la vie personnelle.
Dans cette partie, si vous êtes un collègue ou un représentant syndical et que vous voulez en savoir davantage, on vous présente des informations complémentaires.
1. L’exposition à un événement traumatique peut engendrer diverses réactions chez les personnes touchées. Comment puis-je reconnaitre ces réactions chez un collègue?
2. Comment puis-je approcher un collègue qui ne va pas bien?
3. Quels sont les comportements à privilégier pour aider un collègue qui ne va pas bien?
4. En quoi le soutien des collègues peut-il être utile après un événement traumatique?
Un collègue ne dira pas nécessairement qu’il ne va pas bien, mais vous pourriez avoir remarqué des changements dans ses comportements et attitudes. Par exemple, vous remarquez qu’il s’isole, qu’il est plus fatigué qu’à l’habitude, plus irritable, rit moins, est d’humeur triste ou qu’il manque des journées de travail. Lors de sa conduite, vous remarquez qu’il n’est pas concentré, moins alerte, moins confiant ou trop prudent sur la route, qu'il est plus émotif ou perd son calme, il est en retard au travail et ce n'est pas dans ses habitudes ou il se perd sur un trajet qu'il connait bien.
Si un collègue vous rapporte plusieurs réactions de stress post-traumatique telles qu’énumérées précédemment, il pourrait être possible qu’il présente un trouble de stress post-traumatique. Cependant, attention de ne pas faire vous-même de diagnostic, encouragez-le plutôt à chercher de l’aide.
Parfois, d’autres problèmes peuvent masquer des réactions post-traumatiques ou être présents en même temps que le stress post-traumatique, comme le fait de consommer en plus grande quantité (alcool, cannabis, drogues ou médicaments d'ordonnance), avoir des comportements autodestructeurs, prendre des risques inutiles ou présenter des idées suicidaires, avoir des problèmes conjugaux, être d’humeur dépressive, etc.
N’hésitez pas à être proactif lorsque vous remarquez qu’un collègue ne va pas bien, car les gens hésitent souvent à demander de l’aide.
Pour approcher un collègue, faites-le discrètement de façon individuelle et au moment opportun. Commencez par lui dire ce que vous avez remarqué chez lui qui vous laisse croire qu’il ne va pas bien (ex. : « J’ai remarqué ces derniers temps que tu t’isolais »; « J’ai remarqué que tu étais plus irritable »). Faites-lui part de vos inquiétudes. S’il reconnait qu’effectivement il ne va pas très bien, vous pouvez lui demander ce qui se passe pour en apprendre plus, puis demandez-lui ce que vous pouvez faire pour l’aider. Rassurez-le que ce qu’il vous dit va demeurer confidentiel. S’il n’est pas ouvert à en parler présentement, faites-lui savoir que vous restez disponible s’il souhaite vous en parler à un autre moment.
Soyez proactif en lui demandant la permission de reprendre de ses nouvelles dans une semaine pour voir comment il va (ex. : « Si c’est correct avec toi, je vais te redemander comment tu vas dans quelques jours et d’ici là, reviens me voir si t’as besoin de quoi que ce soit »). Il est possible que votre collègue ne reconnaisse pas qu’il a des difficultés. Il n’est pas rare que ce soit les autres qui voient les changements avant la personne concernée. Votre intervention auprès de lui pourrait l’amener à s’observer davantage dans les jours suivants et à remarquer des changements qu’il n’avait pas vus auparavant. Si vous vous sentez à l’aise, retournez le voir une semaine plus tard pour voir son ouverture à parler de ce qui ne va pas.
Proposez-lui des solutions comme d’en parler à un représentant syndical ou un supérieur, d’aller consulter un médecin, un psychologue ou un psychothérapeute. Vous pouvez lui proposer de l’accompagner dans ces démarches, par exemple, d’appeler ensemble le programme d’aide aux employés (PAE) ou une autre ressource pouvant l’aider. Continuez de veiller avec bienveillance sur lui. La bienveillance plutôt que la surveillance est de mise.
Si vous craignez qu’il présente des idées suicidaires
N’hésitez pas à lui poser directement la question : « As-tu des idées suicidaires? » ou « Penses-tu au suicide? ». S’il répond oui, vérifiez : « As-tu un moment déterminé pour le faire et par quel moyen? ». Démontrez votre bienveillance en disant : « Je suis inquiet, c’est pour ça que je pose la question ». Ne restez pas seul avec cette information.
Si l’urgence n’est pas imminente : demandez-lui à qui vous pouvez en parler ensemble, que ce soit son supérieur, un collègue en qui il a confiance, son représentant syndical, son conjoint ou sa conjointe, un ami ou un membre de la famille. Vous pourriez lui dire : « C’est trop important pour que je reste seul avec ce que tu viens de me confier, à qui je peux en parler et comment veux-tu qu’on lui en parle? ».
Assurez-vous que l’autre personne sera un allié et non pas une personne avec qui le chauffeur d'autobus est en conflit. De façon discrète, parlez-en ensemble à cette autre personne pour établir un filet de sécurité et veiller ensemble à son bien-être. Vous voulez mobiliser l’autre dans des comportements de soutien. Vous pourriez lui dire : « Cette personne ne va pas bien ces temps-ci, peux-tu veiller sur elle? Elle aurait besoin de rester entourée dans les prochains jours ».
Encouragez-le à consulter et proposez-lui d’appeler ensemble le programme d’aide aux employés (PAE) ou une autre ressource pouvant l’aider (ex. : Ligne québécoise de prévention du suicide). Prenez de ses nouvelles dans les prochains jours et pour un certain temps, jusqu’à ce que vous constatiez qu’il va mieux et rappelez-lui « Je tiens à toi ».
Si le risque de passage à l’acte est grand ou imminent : vous devriez aller voir ensemble un supérieur.
Si vous voulez des conseils et des moyens concrets pour soutenir une personne ayant des idées suicidaires, vous pouvez :
Les comportements aidants dans l’immédiat (soit dans les premières heures et premiers jours) après un événement traumatique devraient viser à : 1) sécuriser; 2) calmer; 3) soutenir; 4) réconforter le chauffeur d'autobus.
Un événement traumatique fait vivre une grande dose d’émotions fortes et très intenses qui activent le système nerveux sympathique. Lorsque le danger est passé, le système nerveux a besoin de faire le retour au calme et cela prend un certain temps avant que l’adrénaline soit réabsorbée.
Ce qui est considéré aidant :
Vous avez remarqué qu’un collègue va moins bien et vous voulez l’aider, mais vous ne savez pas quoi faire. Il arrive que les collègues se sentent impuissants parce qu’ils ne savent pas comment aider ou quoi dire pour que l’autre aille mieux. Voici quelques comportements aidants :
Malgré votre bonne intention d’aider votre collègue, il peut arriver que certains comportements n’aident pas les personnes qui ont des réactions post-traumatiques. Prenez le temps de lire ce qui n’aide pas ci-dessous. Si vous repérez un comportement que vous faites, ce sera l’occasion de réviser vos habitudes.
Ce qui n’aide pas :
Saviez-vous que d’après des études scientifiques, le soutien social est le meilleur facteur de protection contre le développement du trouble de stress post-traumatique? Votre soutien peut faire la différence pour aider votre collègue à mieux s’adapter après un événement traumatique. À l’inverse, un climat de travail malsain ou des jugements peuvent nuire au rétablissement des chauffeurs d'autobus.