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Exposition aux SPFA : quels sont les risques pour la santé des pompières et des pompiers?

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Information générale en SST

Clienteles: Services de prévention des incendies
Themes: Types de travail

Dans le cadre du mois de la sensibilisation au cancer chez les pompières et les pompiers, l’APSAM se joint au Service de sécurité incendie de Montréal (SIM) ainsi qu’à l’Association des pompiers de Montréal (APM) pour sensibiliser les intervenants québécois aux risques liés aux SPFA (substances perfluoroalkyliques et polyfluoroalkyliques).

Les SPFA forment un groupe de plus de 4 700 substances synthétiques utilisées comme surfactants, lubrifiants et répulsifs, qui peuvent être présentes dans certaines mousses extinctrices, des textiles, des cosmétiques et même dans certains matériaux d’emballage des aliments.

Il existe plusieurs sources d’exposition à ces substances. Entre autres, les membranes de plusieurs types de vêtements déperlants de type « Gore Tex » contiennent ces produits, par exemple, les manteaux imperméables, les vêtements de ski, les tenues militaires et les vêtements de protection contre les produits chimiques.

Plus particulièrement pour les pompières et les pompiers, l’exposition aux SPFA est principalement reliée à deux causes :

  1. Vêtement de protection pour la lutte contre les incendies : des études récentes ont montré que les membranes des vêtements de protection individuels de combat contre l’incendie semblent être une voie d’exposition possible.
  2. Utilisation de la mousse servant à l’extinction des feux d’hydrocarbures : l’acide perfluorooctanoïque (PFOA) (CAS : 335-67-1) et le sulfonate de perfluooctane (PFOS) (CAS 1763-23-1) peuvent être présents dans les mousses à formation de pellicules aqueuse utilisées pour l’extinction d’incendies de carburant à base d’hydrocarbures. En savoir plus sur les PFOA et les PFOS.

Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) classe l’acide perfluorooctanoïque dans le groupe 2B comme cause possible de cancer. Fait important, une association positive a été observée dans les cas de cancer des testicules et du rein, selon une étude du National Library of Medicine. À noter que le CIRC tiendra en novembre 2023 une réunion qui pourrait révéler d’autres données sur les risques liés à ces substances.

En attendant ces données, il est important de mentionner que les fabricants et chercheurs travaillent à éliminer les SPFA des vêtements de protection pour la lutte contre les incendies. Entre-temps, voici certaines recommandations à mettre en place au sein des services de sécurité incendie :

  • Réduire le plus possible le temps d’exposition aux SPFA;
  • Respecter les exigences du manufacturier concernant l’inspection et la certification annuelle des vêtements de protection pour la lutte contre les incendies;
  • Appliquer toutes les exigences connues en lien avec la décontamination à la suite d’une exposition aux contaminants selon la norme NFPA 1851 et le guide de la CNESST sur l’entretien des vêtements de protection pour la lutte contre les incendies.

En conclusion, le port du vêtement de protection contre l’incendie ainsi que l'utilisation de l’appareil de protection respiratoire isolant et autonome (APRIA) demeure la meilleure défense contre les contaminants de l’incendie.

Cependant, les services de sécurité incendie qui veulent limiter le port des vêtements de protection contre les incendies aux interventions d’urgence devront faire l’exercice d'identifier clairement ces interventions et de s’assurer que les pompières et pompiers ne soient pas exposés à d’autres risques (par exemple des risques biologiques) lors des interventions non urgentes. Dans un tel cas, ils devront fournir les équipements de protection appropriés.

Surveillez nos prochains blogues pour en savoir plus au fur et à mesure de l’évolution de ce dossier, et consultez notre page Services de prévention des incendies pour d’autres informations, fiches techniques et outils mis à votre disposition.