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Des simulateurs pour s’initier à la conduite des camions d’incendie

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Information générale en SST

Par Pierre Bouchard, INDICO Communication

Ne conduit pas un camion d’incendie qui veut. Ce sont des véhicules d’urgence, souvent de taille imposante, dont la conduite nécessite des connaissances et des qualifications particulières et un permis tout aussi particulier, de classe 1, ou 4A, par exemple. Pour obtenir ce type de permis, il faut passer un test visuel, présenter un dossier médical satisfaisant et réussir un examen théorique (source : SAAQ). C’est la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) qui fait passer ces tests avant de délivrer les permis de conduire. Normalement, les pompiers et pompières qui ont à conduire un véhicule d’urgence doivent s’adresser à la SAAQ pour se qualifier et passer leur permis.

La Ville de Québec a décidé de prendre en charge la formation et la qualification des pompiers et pompières désignés pour conduire les camions d'incendie. Le Service de gestion des équipements motorisés (SGEM) s’est allié au Service de protection contre l’incendie (SPIQ) afin d’offrir un système de formation en conduite de véhicules motorisés. Et c’est à l’aide de simulateurs qu’elle le fait. Vous avez bien lu : des simulateurs comme ceux utilisés pour former les pilotes d’avion. De véritables pilotes, ces pompiers? Voyons cette formation et ces simulateurs.

Les formations offertes par le SGEM s’adressent aux pompiers et pompières, mais aussi aux policiers et policières et aux employés des travaux publics, bref à tous ceux et celles qui ont à conduire un véhicule de la Ville dans le cadre de leurs fonctions. Le programme s’appuie sur la Politique concernant l’utilisation sécuritaire des véhicules et équipements motorisés. C’est le Service de la gestion des équipements motorisés qui administre cette politique et qui est responsable de la formation de plus de 3 000 conducteurs à Québec. Yves Dallaire en est le directeur : « Notre politique a pour objet de définir un cadre de référence ainsi que les principales orientations concernant l’utilisation sécuritaire des véhicules et équipements motorisés de la Ville de Québec. »

Les orientations de cette politique sont claires :

  • Prioriser la prévention
  • Améliorer la formation
  • Associer l’organisation du travail et l’utilisation sécuritaire des véhicules
  • Gérer les comportements non souhaitables
  • Reconnaître les meilleures pratiques
  • Établir des indicateurs de performance et communiquer les résultats

Des simulateurs comme pour les pilotes

Lors d’une visite au SGEM, l’APSAM a pu en apprendre plus sur l’initiative de la Ville de Québec. Dès notre entrée dans la salle de formation, notre regard se pose sur un imposant appareillage électronique. Puis, on voit les sièges de conducteurs. À gauche, c’est un siège que l’on retrouve dans les voitures de police. À droite, le siège et le tableau de bord d’un camion d’incendie sont placés devant trois larges écrans. Au fond, c’est le simulateur utilisé pour la formation des conducteurs des travaux publics.

Stéphane Daigle est pompier et formateur. C’est lui qui se charge de nous faire la démonstration. « La formation à l’aide de simulateurs, dit-il, permet de comprendre et de s’initier à la conduite des camions d’incendie. Lors des simulations, le candidat apprend à connaître et à maîtriser les techniques de conduite avant de passer au volant d’un véritable camion. »

« Nous préparons les conducteurs à affronter les dangers qui peuvent survenir en route pour un appel d’urgence, » explique Yves Dallaire. « Les conducteurs sont ainsi plus aptes à éviter les accidents et plus confiants dans la maîtrise et la connaissance des véhicules », ajoute-t-il.

Au cours de la visite, plusieurs invités, représentants de services d’incendie de la province, ont vécu une simulation, grâce à l’application logicielle très sophistiquée qui rend les simulations très réalistes. Il est ainsi possible de simuler toutes sortes de situations pouvant se produire sur la route. Assis au volant, le candidat en formation est entouré de trois écrans pour voir devant et sur les côtés. Le candidat peut même regarder dans ses rétroviseurs, bien visibles sur les écrans de droite et de gauche. Pour la formation à la conduite d’un camion pompe-échelle avec timonerie, un quatrième écran est placé derrière le conducteur.

Pendant notre visite, Stéphane Daigle a programmé les simulations de son poste de travail. Il a aussi utilisé un appareil de la taille d’un téléphone intelligent pour modifier les conditions de la simulation. Il a même été en mesure de simuler une crevaison pendant une simulation. Plusieurs invités se sont prêtés au jeu, sous les regards amusés de leurs collègues.

Québec donne les qualifications à ses conducteurs

Avant de passer aux simulateurs, les candidats et candidates à la formation doivent obtenir une note de 80 % à un examen théorique. La matière théorique est entreposée dans le Système électronique de gestion des apprentissages (SGA). C’est une application logicielle à laquelle se connectent les candidats au moment qui leur convient. « Grâce à ce système, nous avons constaté que la formation théorique est beaucoup plus rapide », souligne Yves Dallaire. « Personne n’a à se déplacer; nous n’avons plus à imprimer les nombreux manuels théoriques. Bref, nous gagnons en efficacité et nous réalisons des économies. »

Un investissement rentable

Les équipements du centre de formation de la Ville de Québec représentent un investissement considérable qui n’est sans doute pas à la portée de toutes les villes et municipalités. Cet investissement s’avère cependant fort rentable pour la Ville de Québec, nous explique Yves Dallaire. « Depuis leur mise en service, nous avons amélioré notre bilan sur plusieurs points. Il y a moins d’accidents majeurs, les dépenses pour réparer les véhicules accidentés ont également baissé et il y a moins de pertes occasionnées par des véhicules d’urgence immobilisés. »

En terminant, précisons que la Ville de Québec offre ses simulateurs en location aux organisations qui souhaitent former leurs conducteurs.

Photos : Pierre Bouchard